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Dans le livre de la Genèse, Dieu prend de la glaise du sol et modèle l’homme, puis il insuffle dans ses narines une haleine de vie pour en faire un être vivant. L’Évangile de ce dimanche est aussi un récit de création, ou plutôt de re-création. On y voit Jésus ressuscité retrouver ses disciples tétanisés par la peur. Mais il leur offre sa paix et les envoie en mission. Explications d'Agnès von Kirchbach, pasteure de l'Église protestante unie de France.
Jésus est né à Bethléem, petite bourgade signifiant "la maison du pain", dans une mangeoire, nous dit l'évangéliste Luc. Ne nous étonnons donc pas de l'entendre nous inviter à le manger, dans l'évangile de ce dimanche ! Jean nous fait entendre les paroles que Jésus prononce à la synagogue de Capharnaüm devant un public déconcerté. Offrir sa chair et son sang à consommer a de quoi surprendre, scandaliser. Et pourtant, à entendre Jésus, il en va de la vie même de l'homme, de cette vie en abondance que Dieu promet à chacun d'entre nous. Commentaires de Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque de Digne.
Si l'on me démontrait avec certitude que Jésus a vraiment existé, si je possédais les preuves de sa résurrection, alors je pourrais davantage croire à cette histoire incroyable que racontent les évangiles... Il n'est pas rare d'entendre ce type d'arguments chez ceux et celles qui parlent du christianisme. Les chrétiens eux-mêmes peuvent se dire que cela aurait été nettement plus facile pour eux s'ils avaient physiquement côtoyé Jésus, que les disciples avaient bien de la chance aux premières loges au matin de Pâques. Et si cette question était dans la tête des tout premiers acteurs de l'époque ? C'est en tout cas ce qui ressort de l'évangile de ce dimanche. Explications de James Woody, pasteur de l'Église protestante unie de France à Montpelllier.
Un homme qui marche, des paroles de feu qui éclairent d'un jour nouveau la tragédie d'une disparition, les gestes ordinaires d'un repas partagé... L'Évangile de ce dimanche nous invite à ouvrir tous nos sens pour accueillir la haute présence qui affleure au cœur de la réalité la plus simple. Jésus ressuscité se manifeste aux siens sans grandiloquence ni effet spectaculaire : rien de tout cela sur le chemin entre Jérusalem et Emmaüs ! L'évangéliste Luc raconte des retrouvailles qui prennent la forme d'un discret compagnonnage. Explications de la bibliste Anne Soupa.
"Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer..." Jésus connaissait ce fameux Psaumes. C'est peut-être ce passage hérité de ses pères qui l'a inspiré pour trouver l'image qui dit au plus juste le sens de son existence, celle du Bon Pasteur. Guider sans s'imposer, accompagner sans dominer, abreuver et prendre soin... Telle est la mission de Jésus venu en ce monde pour donner sa vie en abondance. Ce dimanche l'évangéliste Jean nous propose cette allégorie du bon berger. Commentaires de Mgr Michel Dubost.
"N'ayez pas peur !" L'Évangile de ce dimanche est scandé par des paroles d'encouragement de la part de Jésus, qui s'adresse à celles et ceux qui désirent mettre leurs pas dans les siens. Oser marcher à sa suite, c'est prendre le risque de la liberté - liberté de parole, de conscience et d'action. Et tracer cette route-là, c'est inévitablement s'exposer au refus et à l'adversité. La bonne nouvelle, c'est qu'au cœur de la possible persécution, Jésus promet une présence, celle de son père qui veille sur chacun. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
Jésus qui marche sur une mer en furie, l'audace de Pierre qui le rejoint sur les eaux, la barque des disciples balayée par le vent. L'image a de quoi impressionner ! Cette scène haute en couleur a en effet inspiré nombre de peintres. L'Évangile de ce dimanche nous raconte l'un des épisodes les plus fameux de la vie de Jésus. Un passage qui peut aussi nous surprendre : alors que Jésus refuse de transformer les pierres en pain, on pourra s'étonner devant ce type de miracles où il brave les éléments, défiant ainsi les lois de la nature avec une toute-puissance qu'il refusera pourtant d'exercer lors de sa Passion. Pour en parler, Béatrice Soltner reçoit le Père François Lestang, bibliste.
À première vue, la croix du Christ est liée à la souffrance, au rejet et à la mort. Certes, pour l'évangéliste Jean, elle est avant tout signe de gloire et de résurrection. Mais ce bois de nos crucifix évoque pour nous le pire des supplices. Dans l'Évangile de ce dimanche, nous sommes invités à porter notre propre croix si nous désirons suivre Jésus et en être digne. La vie chrétienne serait-elle donc un long chemin de douleur, où nous devrions souffrir à notre tour ? Devons-nous revivre le Golgotha dans nos propres existences ? Réponses de Patrick Laudet, diacre permanent du diocèse de Lyon.
Rien de plus désagréable qu'une litanie de cris qui vous poursuit comme les guêpes d'un essaim qui vous tourne autour ! Alors qu'ils veulent avoir la paix, les disciples ne peuvent plus supporter les jérémiades d'une femme, une Cananéenne, et demandent à Jésus de chasser l'intruse. Ainsi démarre la scène d'Évangile que Matthieu nous donne à contempler ce dimanche. Un épisode crucial dans la vie de Jésus, qui lui fera comprendre, à travers la supplique d'une étrangère, la soif de toutes les nations et l'amplitude de sa mission. Commentaires de la bibliste Régine Maire.
Un trésor caché dans un champ, une perle fine recherchée avec passion, un filet qui ramène sur la plage quantité de poissons... Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus continue de broder ses petites histoires dont il a le secret pour parler du royaume des Cieux. Il utilise une fois encore des images de la vie ordinaire pour évoquer une qualité d'humanité qui rend la vie joyeuse dès maintenant. Encore faut-il entendre vraiment ses paraboles qui devraient toujours déplacer et vivifier ceux qui les écoutent... Commentaires du Père Michel Quesnel, prêtre oratorien, théologien.
Il est des passages fondateurs dans l'Évangile, et l'épisode raconté par Matthieu ce dimanche fait partie des moments-clés de la vie d'un disciple. Alors que Jésus se trouve en territoire étranger, il se met à sonder son entourage au sujet de ce que les foules disent de lui. La rumeur et les on-dit ne l'intéressent guère : ce qu'il désire, c'est donner la possibilité à ceux qui le suivent de près de s'interroger personnellement et de se positionner. "Pour toi qui suis-je ?" Cette question à laquelle Pierre va répondre est adressée à chacun d'entre nous. Elle signe la délicatesse de Jésus, qui n'impose pas sa messianité mais qui interroge nos propres attentes. Explications de Jean-Marie Ploux, prêtre de la Mission de France et auteur de "L'Év
(Mt 21, 33-43)
Qui suis-je pour aller voir un membre de ma communauté chrétienne et lui dire qu’il a fauté ? Ne serait-il pas plus facile, et surtout plus prudent, de ne pas me mêler de ce qui ne me regarde pas ? D'ailleurs, Jésus parle bien de cette "poutre" qui m'empêche d'y voir clair (dans l'évangile de Matthieu, chapitre 7). Alors de quel droit irais-je vers mon frère avec la prétention de l'aider à rentrer dans le droit chemin ? L'évangile de ce dimanche vient nous interroger au sujet de ce que les catholiques appellent "la correction fraternelle". C'est l'évangéliste Matthieu qui fait parler Jésus sur le sujet, lui qui rédige ce texte en s'adressant aux premières communautés chrétiennes. Explications du pasteur James Woody.
Porter sa croix pour suivre Jésus, perdre sa vie pour la garder... À première vue, l'Évangile de ce dimanche n'affiche pas un programme des plus réjouissants ! Jésus est en route pour Jérusalem, où l'attend l'hostilité des puissants. Chemin faisant, il prévient ses disciples que les jours à venir seront difficiles. Comment comprendre où veut en venir cet homme ? se demandent ceux qui l'accompagnent. Le Christ peut-il souffrir et mourir à Jérusalem ? Cette question est au cœur du récit de l'évangéliste Matthieu. Explications de la théologienne Patiaré Bergeret.
"Travailler plus pour gagner plus." On connaît le fameux slogan et la logique économique qui veut que plus le temps de travail est long, meilleur sera le salaire. L’évangile de ce dimanche vient balayer ces calculs et remettre en cause le droit du travail. Normal, c’est une parabole ! Et comme à chaque fois que Jésus utilise ces petites histoires allégoriques, il vient interroger nos façons de voir le monde, de penser ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, et bousculer nos certitudes... Cette fois-ci, il compare le royaume de Dieu à un vigneron qui distribue le même salaire à tous ses ouvriers, qu’ils aient travaillé une journée ou une heure. Explications de la bibliste Marie-Reine Mezzarobba.
(Mt 22, 15-21)